(AOF) - Scor (-8,01% à 27,78 euros) échoue à la dernière place de l'indice SBF 120. Si le réassureur a dévoilé un profit trimestriel supérieur aux attentes, il doit cette surperformance à la seule activité réassurance dommages et responsabilité, qui a bénéficié d'un faible nombre de catastrophes naturelles. En revanche, la réassurance vie et santé et l'activité d'investissement ont déçu, de même que le ratio de solvabilité.
Cet indicateur clé du secteur, plus faible que prévu, "confirme notre hypothèse selon laquelle il n'y aura probablement pas de distribution de capital au-delà du dividende régulier pendant une période prolongée", prévient UBS.
Au troisième trimestre, le résultat net est ressorti à 217 millions d'euros contre 203 millions attendus et une perte de 117 millions d'euros un an auparavant à la même époque. Le rendement annualisé des capitaux propres (RoE) du réassureur s'affiche à 22,1% sur la période là où le consensus ciblait 18,8%.
"Le résultat net a dépassé de 6 % le consensus grâce à des résultats supérieurs aux attentes en réassurance dommages et responsabilité, partiellement compensés par des résultats plus faibles dans la réassurance vie et santé et les investissements", résume RBC.
Un faible nombre de catastrophes naturelles
En réassurance dommages et responsabilité (P&C), Scor a dégagé un résultat des activités d'assurance en progression de 60,4% 255 millions d'euros, au-dessus du consensus (237 millions d'euros), et un ratio combiné en repli de 7,5 points à 80,9%. Plus ce ratio est inférieur à 100% et plus l'activité est rentable. Scor a bénéficié du faible nombre de catastrophes naturelles. Le ratio de sinistralité lié aux catastrophes naturelles est de 2,7%. Il est inférieur au consensus de 3,7% et au budget de 10 points, signale RBC. A fin septembre, ce ratio est ressorti à 6,4%.
En réassurance vie et santé, le groupe est passé d'une perte de 210 millions d'euros à un profit de 98 millions d'euros, en dessous du consensus qui tablait sur 110 millions d'euros. Les analystes mettent en cause un impact négatif des contrats déficitaires supérieur aux attentes, à -20 millions d'euros.
En Investissements, les produits financiers des actifs en portefeuille s'établissent 190 millions d'euros au troisième trimestre, ressortant sous les attentes : 207 millions d'euros. Le rendement des actifs investis s'élève à 3,3 % (contre 3,6 % au deuxième trimestre 2025) et le rendement courant de 3,5 % est stable par rapport au deuxième trimestre 2025.
La valeur économique du groupe a progressé de 12,7% à 8,5 milliards d'euros à fin septembre, soit une valeur économique par action de 48 euros.
Le ratio de solvabilité déçoit
Le ratio de solvabilité estimé du groupe est de 210% au 30 septembre 2025, dans la partie haute de la plage de solvabilité optimale de 185%-220%. Il a en revanche déçu les analystes, qui visaient 213% en moyenne.
"La déception au niveau de la solvabilité nous surprend beaucoup au cours d'un trimestre où les pertes liées aux catastrophes naturelles ont été faibles ; il n'y a pas d'évolution positive d'un trimestre à l'autre," fait remarquer UBS. " Cela confirme notre hypothèse selon laquelle il n'y aura probablement pas de distribution de capital au-delà du dividende régulier pendant une période prolongée", prévient l'analyste.
"Je reste confiant pour le reste de l'année en la capacité de Scor à mener à bien le plan stratégique Forward 2026. Dans la perspective des renouvellements du 1er janvier, Scor continuera de tirer parti de sa franchise de premier plan et de remplir ses objectifs de Forward 2026 de manière disciplinée", a commenté Thierry Léger, directeur général de Scor.
AOF - EN SAVOIR PLUS
Points clés
- Cinquième réassureur mondial né en 1970, leader en Europe ;
- Primes brutes d’un montant de 20,1 Mds€, équilibrées entre la réassurance-dommages et l’assurance de spécialités pour 49 % et la réassurance vie & santé pour 51 % ;
- Ambition : création de valeur via le contrôle de l’appétit au risque, la discipline dans la politique de souscription et l’alimentation des portefeuilles non-vie et vie&santé, diversifiés et d’importance égale ;
- Capital ouvert avec 4 positions fortes –5,21 % des actions pour ACM, 5,02 % pour Cardif et 5 % pour Norges Bank et 5,84 % pour les salariés, Fabrice Brégier présidant le conseil de 15 administrateurs et Thierry Léger assurant la direction générale.
Enjeux
- Agilité du modèle d’affaires « Forward 2026 » :
- organisation en 3 « hubs » autonomes de gestion (les Amérique, l’Asie-Pacifique et l’EMEA), la souscription et la gestion des sinistres dépendant des divisions vie et non-vie,
- monétisation du fonds de commerce par des « risk parnerships » et gestion dynamique de l’allocation de capital via les données regroupées dans une plateforme unique,
- diversification réussie dans la gestion pour compte de tiers,
- réassurance vie & santé : exploitation maximale de la plateforme, sélectivité des nouvelles affaires, attendues à 400 M€ par an, pilotage centralisé des contrats en cours…,
- réassurance dommages, au marché affecté par la surcapacité : sélectivité, notamment dans les activités exposées au risque climatique, montée des offres alternatives (triplement des primes en 2026 vs 2023) et des nouvelles solutions -réassurance paramétrique, exploitation des données via la plateforme DASP,
- innovation focalisée, en interne sur les infrastructures propres et la cybersécurité, pour les clients, sur une plateforme de distribution adaptée au contexte de multi-cloud ;
- Stratégie environnementale visant la neutralité carbone en 2030 pour les opérations du groupe, en 2050 pour le portefeuille d’investissement :
- triplement de la couverture des projets à faible émission et offres spécifiques -FEEL, BAM ou VITAE,
- en réassurance-vie, recours aux crédits carbone et facilités de crédit « vert » ;
- Capacité à résister à la volatilité des catastrophes naturelles et à maintenir le montant des primes des affaires renouvelées ;
- Situation financière solide : capitaux propres de 4,5 Mds€ avec 20,3 % de rendement annualisé et ratio de solvabilité de 210 %.
Défis
- Sensibilité à la parité € vs $ et £, monnaies de libellé de l’essentiel des revenus ;
- Suivi de la valeur économique par action, en repli à 47 €, et du ratio combiné d’assurance dommages, en baisse à 82,5 % à fin juin ;
- Vers une fin judiciaire du conflit avec Covea dans le courant de 2026 ;
- Après un repli de 1,2 % des revenus et une hausse de 1,7 % du bénéfice net, confiance dans l’exécution de la stratégie Forward 2026 ;
- Anticipations 2026 : hausse annuelle de 9 % de la valeur économique et ratio de solvabilité entre 185 et 220 % ;
- Dividende 2024 stable à 1,80 €.

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